Libre de droits

902 bookmarks
Newest
Le medecin de campagne d'Honoré de Balzac
Le medecin de campagne d'Honoré de Balzac
En 1829, par une jolie matinée de printemps, un homme âgé d'environ cinquante ans suivait à cheval un chemin montagneux qui mène à un gros bourg situé près de la Grande-Chartreuse. Cet homme, le commandant Genestas en recherche un autre: Monsieur Benassis, médecin de campagne et maire de ce bourg. La rencontre a lieu, mais pourquoi le commandant se présente-t-il sous une fausse identité ? Pourquoi un homme aussi brillant que le médecin, étranger à cette région, est-il venu s'enterrer ici ? Au fur et à mesure qu'une indéfectible amitié unira ces deux hommes, chacun finira par se dévoiler et racontera l'histoire de sa vie. Balzac nous fait ici une de ses plus belles fresques rurale et économique. Émotions et sentiments sont au rendez-vous. Le fantassin se leva de dessus sa botte de foin, promena sur l'assemblée ce regard noir, tout chargé de misère, d'événements et de souffrances qui distingue les vieux soldats... Après avoir repoussé ses cheveux gris d'un seul côté de son front pour le découvrir, il porta la tête vers le ciel afin de se mettre à la hauteur de la gigantesque histoire qu'il allait dire. - Voyez-vous, mes amis, Napoléon est né en Corse, qu'est une île française, chauffée par le soleil d'Italie, où tout bout comme dans une fournaise, et où l'on se tue les uns les autres, de père en fils, à propos de rien : une idée qu'ils ont. Pour vous commencer l'extraordinaire de la chose..
Le medecin de campagne d'Honoré de Balzac
Le cure de village d'Honoré de Balzac
Le cure de village d'Honoré de Balzac
Monseigneur, dit l'abbé de Grancour, tout est inutile, et nous aurons la douleur de voir mourir ce malheureux Tascheron en impie, il crachera sur le crucifix, il reniera tout, même l'enfer... Quand Tascheron doit-il être exécuté ? demanda l’évêque. Demain, jour de marché, répondit monsieur de Grancour. Messieurs, la religion ne saurait avoir le dessous, s'écria l’évêque. L’Église se trouve en des conjonctures difficiles. Nous sommes obligés à faire des miracles dans une ville industrielle où l'esprit de sédition contre les doctrines religieuses et monarchiques a poussé des racines profondes... J'irai voir ce malheureux.
Le cure de village d'Honoré de Balzac
Le cabinet des antiques d'Honoré de Balzac
Le cabinet des antiques d'Honoré de Balzac
Le Cabinet des Antiques (1838) désigne le milieu de cette vieille noblesse de province, ruinée par la Révolution et oubliée par les Bourbons restaurés. Le marquis d'Esgrignon, sa sœur et ses amis incarnent ce groupe social. Hélas ! le fils du marquis, parti pour Paris, y mène joyeuse vie, s'y ruine, commet un faux, risque le bagne. Balzac excelle à peindre ces classes sociales pathétiques et dépassées, ces parents détruits par leurs enfants, le caractère impitoyable des temps nouveaux où le nom, la tradition ne sont plus rien, mais où l'argent est tout. Au tableau s'ajoute l'intrigue romanesque. Les frasques d'un jeune homme, sa perte, son salut, c'est un roman d'aventures, c'est aussi le thème des Illusions perdues.
Le cabinet des antiques d'Honoré de Balzac
Les secrets de la princesse de cadignan dHonoré de Balzac
Les secrets de la princesse de cadignan dHonoré de Balzac
Retirée du monde à trente-six ans, en 1833 la princesse de Cadignan (Diane de Maufrigneuse avant la mort de son beau-père) est littéralement une croqueuse de fortunes et d’hommes. La liste de ses amants est interminable. Elle les a d’ailleurs réunis en album qu’elle présente à son amie la marquise d’Espard, seule personne avec laquelle elle a des relations. Dans un accès de confidence, les deux femmes s’avouent mutuellement n’avoir jamais rencontré un amour véritable, celui qui conviendrait à leur « innocence » fondamentale. La marquise d’Espard propose alors à la princesse de lui faire rencontrer un phénomène : Daniel d'Arthez justement. D’Arthez est maintenant baron, il a hérité d’une fortune familiale qui pourrait le pousser à la prodigalité. Mais l’écrivain est resté aussi sérieux et frugal qu’il l’était à l’époque de sa grande misère, il continue de travailler à ses écrits, et il est l’objet d’amicales railleries de la part de Rastignac et Maxime de Trailles car il vit avec une femme vulgaire qu’il ne respecte pas. D’Arthez ne sait rien de l’amour raffiné des grandes dames, et pourtant il lui serait facile de séduire. Mais il y a en lui une timidité qui l’arrête. La princesse de Cadignan va donc entreprendre de séduire ce cœur pur en le noyant dans une avalanche de mensonges (ses secrets), d’où il ressort qu’elle a été victime de sa mère qui lui a fait épouser son amant, qu'elle a aimé des hommes qui n'étaient pas dignes d'elle. Bientôt séduit, subjugué, et pris dans les filets de la princesse pour laquelle Michel Chrestien, ami de d’Arthez, mourait littéralement d’amour, l’écrivain éprouve une passion sans bornes pour cette femme si habile. Le génie de la princesse consiste à réécrire sa vie, à présenter une version nouvelle de sa vie. Authentique romancière femme brillante, femme de trente ans elle va présenter à d'Arthez un mensonge vrai qui ne peut que convaincre l'artiste, le romancier qu'il est. L'enjeu est de taille : la princesse aime d'Arthez. Et pourtant c'est elle qui envoie en toute connaissance de cause son amant à un souper organisé par ses meilleurs amis dont l'intention évidente est d'éclairer le naïf artiste. D'Arthez va pourtant défendre à la face du monde ce "dom Juan femelle" et reviendra vers elle, l'ayant magistralement défendue. L'argumentation de D'Arthez frappe par sa justesse, il n'est pas un naïf : il révèle une princesse, femme libre et courageuse qu'il aime en dépit des codes moraux étroits de son temps : ses personnages réalisent alors un fantasme balzacien, celui du couple de la grande dame et de l'artiste. Ce dénouement explique la pirouette de la dernière phrase : Est-ce un dénouement ? Oui pour les gens d’esprit ; non pour ceux qui veulent tout savoir. On a vu là une allusion aux amours de Cordélia de Castellane avec Chateaubriand (D’Arthez est aussi homme d’État1)
Les secrets de la princesse de cadignan dHonoré de Balzac
Les paysans d'Honoré de Balzac
Les paysans d'Honoré de Balzac
- Comment, depuis trente ans que le père Rigou vous suce la moelle de vos os, vous n'avez pas core vu que les bourgeois seront pires que les seigneurs ?... Les bourgeois et le gouvernement, c'est tout un ! Quéqu'ils deviendraient si nous étions tous riches ?... Laboureraient-ils leurs champs, feraient-ils la moisson ? Il leur faut des malheureux !... - Faut tout de même chasser avec eux, répondit Tonsard, puisqu'ils veulent allotir les grandes terres... Et après, nous nous retournerons contre les Rigou... - Vous avez raison, répondit Fourchon. Comme dit le père Niseron, qu'est resté républicain après tout le monde, le Peuple a la vie dure, il ne meurt pas, il a le temps pour lui !...
Les paysans d'Honoré de Balzac
Les employes ou la femme superieure d'Honoré de Balzac
Les employes ou la femme superieure d'Honoré de Balzac
Les fonctionnaires sont une invention de l'Empire développée par le XIXe siècle et l'époque contemporaine, et le roman de Balzac étudie la naissance de ces «armées bureaucratiques» qui vont envahir la France, de ce «pouvoir gigantesque mis en mouvement par des nains» qui sera la Bureaucratie moderne. Les «employés» de Balzac sont déjà les ronds-de-cuir de Courteline mais ils agitent aussi des problèmes qui sont encore ceux de leurs collègues d'aujourd'hui : décentralisation, justice ou non de l'impôt indirect, bien-fondé des nationalisations, extension du service public, etc. Construit autour d'une intrigue administrative (À qui la place?), le livre est un roman à clefs qui met en scène certaines des vedettes politiques de l'époque et l'on y verra comment les exploits de la «bande noire» sont à l'origine de quelques-unes des plus augustes fortunes industrielles de la France contemporaine.
Les employes ou la femme superieure d'Honoré de Balzac
Les comediens sans le savoir d'Honoré de Balzac
Les comediens sans le savoir d'Honoré de Balzac
Sylvestre Palafox-Castel-Gazonnal, dit Gazonnal, « monte » à Paris pour régler un procès qui l’oppose au préfet de son département, les Pyrénées-Orientales, et qui a été transféré au Conseil d'État. Les aventures du personnage principal sont prétexte à la présentation d’une galerie de portraits balzaciens qui vont de la « lorette » (le rat d’Opéra Ninette), au directeur de journal (Théodore Gaillard), du concierge Ravenouillet à la marchande à la toilette (Madame Nourrisson). En renouant avec son cousin Léon Didas y Nora, peintre facétieux connu sous le nom de Mistigris, élève du baron Hippolyte Schinner (le peintre fameux dans "La Bourse"), envoyé au château de Presles dans Un début dans la vie) qui est devenu un célèbre paysagiste et homme à la mode, Gazonal découvre aussi le Paris des élégants au « Café de Paris ». Et grâce à l’aide de Mistigris et de ses amis (dont la séduisante Jenny Cadine), Gazonal gagne son procès. En arrière plan, on retrouve naturellement les personnages indispensables à l’univers de la Comédie humaine : Eugène de Rastignac, Joseph Bridau, le poète Melchior de Canalis, le peintre Dubourdieu, Carabine, les affairistes Cérizet et Fernand du Tillet, l’écuyère Malaga, le baron de Nucingen, Maxime de Trailles et d’autres. Comme si Balzac avait-lui-même envie de se replonger dans son monde et d’en faire l’inventaire. Il s’agit là davantage d’une mise en scène (fort bien scénographiée) d’une compilation de saynètes et de portraits. Gazonal se présente un peu comme le témoin de la Comédie humaine, la vraie héroïne du roman étant Paris et la vie parisienne, tous quartiers confondus.« Il y a deux Paris : celui des salons, des atmosphères suaves, des tissus soyeux, des quartiers élégants, et celui plus infernal, des orgies, des ruelles sombres ( Ferragus), des mansardes misérables1. »
Les comediens sans le savoir d'Honoré de Balzac
La vieille fille d'Honoré de Balzac
La vieille fille d'Honoré de Balzac
Dans une petite ville de province, Rose-Marie Cormon, vieille fille de quarante-deux ans, riche héritière, cherche à tout prix à se marier avant qu’il soit trop tard. Hésitant entre deux prétendants, incarnations politiques de l’ancienne France – le chevalier de Valois (vieux royaliste, coquet, sans le sou) et du Bousquier (libéral enrichi sous la République comme sous la Restauration) –, elle ignore qu’ils en veulent davantage à sa fortune qu’à sa vertu. Toute la ville guette son choix. Plutôt que de se plier aux règles du jeu social, aurait-elle dû rester vieille fille? Les célibataires font partie des types humains qui fascinèrent Balzac. Par son choix initial du célibat, l’héroïne se met en marge de la société, concentrant sur elle toutes les méfiances et toutes les jalousies. Comment intégrer un monde qui nous rejette? De déception en déception, ce roman tragi-comique raconte une nouvelle histoire d’illusions perdues. Balzac s’y montre féroce, impitoyable sur la bassesse de chacun et la médiocrité de tous, dans une société vivant en vase clos, qui a perdu le sens de l’histoire et le respect de l’humanité. Un chef-d’œuvre d’humour noir paru en 1837, qui garde intacte sa puissance corrosive.
La vieille fille d'Honoré de Balzac
La paix du menage d'Honoré de Balzac
La paix du menage d'Honoré de Balzac
Le bal est donné chez le comte de Gondreville avec un étalage de luxe au milieu duquel une inconnue en robe bleue, discrète et timide, tranche avec l’arrogance et la frénésie du paraître qui règne dans ce lieu. Intrigués par cette jolie personne, le comte de Montcornet et le baron de la Roche-Hugon se livre à un jeu de pari : lequel des deux réussira à séduire cette merveilleuse personne qui est précisément la femme du comte de Soulanges. Des intrigues amoureuses se nouent par ailleurs, se défont ici, se renouent là. La densité d’écriture ramène presque à une pièce de théâtre. C’est d’ailleurs bien à un théâtre que ressemble ce bal masqué où chacun joue à paraître ce qu’il n’est pas.
La paix du menage d'Honoré de Balzac
La muse du departement d'Honoré de Balzac
La muse du departement d'Honoré de Balzac
L’action commence à Sancerre, ville de province où s’aventure un Parisien : le journaliste Lousteau qui va y faire des ravages. Là, le fils d’un ancien fermier général (Jean-Anastase-Polydore Milaud de la Baudraye) à la fois ambitieux et contrefait, cherche à se faire une réputation sur son territoire. Ayant déjà assez de fortune, il lui manque la gloire locale que peut apporter une belle femme et un salon recherché. Il la trouve en la personne de Dinah Piédefer, machiavélique au point d’avoir percé l’ambition de La Baudraye. En épousant l’homme, elle lui ouvre les portes du monde avec un salon qui rayonne sur la province entière.
La muse du departement d'Honoré de Balzac
La maison Nucingen d'Honoré de Balzac
La maison Nucingen d'Honoré de Balzac
La Maison Nucingen est l'histoire d'une faillite truquée qui procure à son auteur une des premières fortunes de Paris. Qu'est-ce qui rapproche ces deux textes, a priori si dissemblables ? L'argent, ou plus exactement l'action en Bourse. On spécule, on se ruine, on s'enrichit, grâce à la Bourse. Le lecteur se croit transporté dans un temps beaucoup plus proche, car les règles du jeu ne sont pas très différentes.
La maison Nucingen d'Honoré de Balzac
La maison du chat-qui-pelote d'Honoré de Balzac
La maison du chat-qui-pelote d'Honoré de Balzac
Cette nouvelle, écrite en 1829 et plus tard placée par Balzac en ouverture de la "Comédie Humaine", est un tableau vrai du Paris commerçant - le Marais et la rue Saint-Denis-, que l'écrivain prend plaisir à peindre. On y découvre aussi une histoire de moeurs, et plus précisément le destin d'une femme.
La maison du chat-qui-pelote d'Honoré de Balzac
La duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac
La duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac
Mais que dissimule la coquetterie glacée de cette aristocratique Célimène ? Et par quel étrange sortilège l'incandescente passion d'Armand de Montriveau va-t-elle à son tour la consumer ? Comme tout vrai chef-d'œuvre, ce "roman noir" - primitivement intitulé " Ne touchez pas à la hache " - est pour partie une autobiographie sublimée, c'est-à-dire le contraire d'un roman à clefs. "Moi seul sais ce qu'il y a d'horrible dans La Duchesse de Langeais," confiait Balzac à l'un de ses proches. C'est pourquoi l'œuvre conserve, depuis plus d'un siècle et demi, son mystère et sa force de séduction.
La duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac
Gambara d'Honoré de Balzac
Gambara d'Honoré de Balzac
Gambara est un conte paru en mai 1837 dans La Gazette musicale, revue dirigée par Maurice Schlesinger, qui fournit à Flaubert le modèle du mari de Mme Arnoux dans L’Education sentimentale. C’est la transposition, dans le domaine musical, du phénomène d’illusion que Balzac avait montré chez le vieux Frenhofer dans Le Chef-d’œuvre inconnu. René Guise présente en ces termes le parallélisme entre les deux œuvres : « Il s’agit, dans les deux cas, d’un artiste génial et fantasque, capable de commentaires critiques, savant et judicieux sur l’œuvre d’autrui, capable aussi d’exécuter remarquablement, mais qui, lorsqu’il s’agit de l’œuvre dont il rêve et qu’il porte en lui trop longtemps, n’aboutit qu’à un échec. » Naturellement, à l’origine, on retrouve Hoffmann : dans ce cas, il s’agit de Salvator Rosa où figure un vieillard maniaque, qui s’enivre comme Gambara, mais qui alors, au lieu de retrouver son bon sens dans l’ivresse, y puise l’illusion qui lui fait prendre ses cacophonies pour de magnifiques opéras. Et, naturellement aussi, on trouve dans Gambara des théories sur la musique qui correspondent aux théories de maître Frenhofer sur la peinture et des analyses d’opéras qui sont l’équivalent des critiques de Frenhofer sur les tableaux de Porbus.
Gambara d'Honoré de Balzac
Ferragus d'Honoré de Balzac
Ferragus d'Honoré de Balzac
Une femme, généreuse et belle comme un ange, soupçonnée d'adultère ; un jeune officier qui se lance dans la plus vaine et maladroite des enquêtes ; un agent de change égaré dans les affres de la passion ; une somme d'argent qu'on n'explique pas ; une société secrète (les Dévorants) dont les membres entendent exercer l'absolutisme de leur bon plaisir ; des duels, des assassinats, des suicides ; une évocation de Vidocq ; le tout sur un fond de ville monstre - Paris - gigantesque théâtre des fièvres de la Restauration : tout Balzac est déjà dans Ferragus qui apparaît comme l'une des étapes essentielles du grand œuvre, l'un des romans fondateurs de ce qui deviendra La Comédie humaine.
Ferragus d'Honoré de Balzac
Facino cane d'Honoré de Balzac
Facino cane d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième livre, Scènes de la vie parisienne - Tome II. Dixième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Lorsque, entre onze heures et minuit, je rencontrais un ouvrier et sa femme revenant ensemble de l'Ambigu-Comique, je m'amusais à les suivre depuis le boulevard du Pont-aux-Choux jusqu'au boulevard Beaumarchais. Ces braves gens parlaient d'abord de la pièce qu'ils avaient vue?; de fil en aiguille, ils arrivaient à leurs affaires?; la mère tirait son enfant par la main, sans écouter ni ses plaintes ni ses demandes?; les deux époux comptaient l'argent qui leur serait payé le lendemain, ils le dépensaient de vingt manières différentes. C'était alors des détails de ménage, des doléances sur le prix excessif des pommes de terre, ou sur la longueur de l'hiver et le renchérissement des mottes, des représentations énergiques sur ce qui était dû au boulanger?; enfin des discussions qui s'envenimaient, et où chacun d'eux déployait son caractère en mots pittoresques. En entendant ces gens, je pouvais épouser leur vie, je me sentais leurs guenilles sur le dos, je marchais les pieds dans leurs souliers percés?; leurs désirs, leurs besoins, tout passait dans mon âme, ou mon âme passait dans la leur. C'était le rêve d'un homme éveillé. Je m'échauffais avec eux contre les chefs d'atelier qui les tyrannisaient, ou contre les mauvaises pratiques qui les faisaient revenir plusieurs fois sans les payer. Quitter ses habitudes, devenir un autre que soi par l'ivresse des facultés morales, et jouer ce jeu à volonté, telle était ma distraction. A quoi dois-je ce don?? Est-ce une seconde vue?? est-ce une de ces qualités dont l'abus mènerait à la folie?? Je n'ai jamais recherché les causes de cette puissance?; je la possède et m'en sers, voilà tout. Sachez seulement que, dès ce temps, j'avais décomposé les éléments de cette masse hétérogène nommée le peuple, que je l'avais analysée de manière à pouvoir évaluer ses qualités bonnes ou mauvaises. Je savais déjà de quelle utilité pourrait être ce faubourg, ce séminaire de révolutions qui renferme des héros, des inventeurs, des savants pratiques, des coquins, des scélérats, des vertus et des vices, tous comprimés par la misère, étouffés par la nécessité, noyés dans le vin, usés par les liqueurs fortes. Vous ne sauriez imaginer combien d'aventures perdues, combien de drames oubliés dans cette ville de douleur?! Combien d'horribles et belles choses?! L'imagination n'atteindra jamais au vrai qui s'y cache et que personne ne peut aller découvrir?; il faut descendre trop bas pour trouver ces admirables scènes ou tragiques ou comiques, chefs-d'ouvre enfantés par le hasard. Je ne sais comment j'ai si long-temps gardé sans la dire l'histoire que je vais vous raconter, elle fait partie de ces récits curieux restés dans le sac d'où la mémoire les tire capricieusement comme des numéros de loterie?: j'en ai bien d'autres, aussi singuliers que celui-ci, également enfouis?; mais ils auront leur tour, croyez-le.
Facino cane d'Honoré de Balzac
Un drame au bord de la mer d'Honoré de Balzac
Un drame au bord de la mer d'Honoré de Balzac
Louis et sa compagne, Pauline, découvrent au Croisic, l'histoire tragique Cambremer, pêcheur breton, père d'un fils unique que sa femme et lui ont trop gâté. Ce fils dépravé, se ruine, vole ses parents et injurie sa mère. Ne pouvant supporter le déshonneur de l'existence de ce fils, Cambremer le tue un soir. Depuis, il fait pénitence loin des hommes sur un rocher entre Batz et Le Croisic.
Un drame au bord de la mer d'Honoré de Balzac
Une tenebreuse affaire d'Honoré de Balzac
Une tenebreuse affaire d'Honoré de Balzac
Dans Une ténébreuse affaire, l'un des volumes les moins connus de la Comédie humaine, Balzac utilise un fait divers - l'enlèvement mystérieux, sous le Premier Empire, d'un sénateur averti du complot ourdi par Fouché contre Napoléon Bonaparte - pour écrire un livre où il met son talent romanesque au service d'une intrigue politique et policière. Les personnages historiques semblent en effet tirer ici toute leur substance de créatures de papier aussi présentes que Michu, le fidèle d'entre les fidèles, ou que l'intrépide Laurence de Cinq-Cygne, également amoureuse de l'un et de l'autre de ses cousins jumeaux. Sur ces rapports du récit avec l'histoire, l'imaginaire et le réel, Baptiste-Marrey livre dans sa lecture les réflexions d'un écrivain contemporain soucieux de souligner l'importance de ce texte, qui passe pour l'un des ouvrages fondateurs du roman policier en France.
Une tenebreuse affaire d'Honoré de Balzac
L'auberge rouge d'Honoré de Balzac
L'auberge rouge d'Honoré de Balzac
Dans une auberge au bord du Rhin sont réunis par le hasard deux jeunes Français et un riche négociant allemand qui passent une agréable soirée avant d'aller se coucher. Au petit matin, on retrouve le négociant décapité... Dans les brumes de l'Allemagne romantique, l'inspecteur Balzac mène l'enquête !
L'auberge rouge d'Honoré de Balzac
Splendeurs et miseres des courtisanes d'Honoré de Balzac
Splendeurs et miseres des courtisanes d'Honoré de Balzac
Février 1824. Une ancienne courtisane, Esther Gobseck, se rend au bal masqué de l’Opéra en compagnie de Lucien de Rubempré, dont elle s’est éprise. En dépit de son déguisement, elle est reconnue et moquée ; désespérée, elle tente de se donner la mort quand l’abbé Carlos Herrera survient et la sauve. Comme Lucien, elle est désormais sous sa coupe, et, quand le banquier Nucingen tombe amoureux d’elle, l’abbé ne la lui cédera qu’en échange d’un million pour permettre au jeune homme un prestigieux mariage. Parues de 1838 à 1847, les quatre parties que rassemble "Splendeurs et misères des courtisanes" sont la suite d’"Illusions perdues", dont le romancier n’a pas encore achevé la rédaction lorsqu’il entame l’histoire d’Esther. La puissante figure d’Herrera, qui va redevenir Vautrin, incarne le mal aussi bien que l’amour total, et c’est de sa présence envoûtante que procède l’unité du livre.
Splendeurs et miseres des courtisanes d'Honoré de Balzac
Illusions perdues d'Honoré de Balzac
Illusions perdues d'Honoré de Balzac
À Angoulême, David Séchard, un jeune poète idéaliste, embauche dans son imprimerie un ami de collège, Lucien Chardon, qui prendra bientôt le nom de sa mère, Rubempré. Poète lui aussi, il bénéficie d'une sorte de gloire locale et fréquente le salon de Louise de Bargeton, dont il tombe bientôt amoureux, et avec qui il part pour Paris. Voilà bientôt Lucien lancé dans le monde des lettres et la haute société, mais si Paris est la ville des « gens supérieurs », ce sera également pour lui celle des désillusions.
Illusions perdues d'Honoré de Balzac
L'interdiction d'Honoré de Balzac
L'interdiction d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième livre, Scènes de la vie parisienne - Tome II. Dixième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Le magistrat n'était pas le personnage le moins pittoresque au milieu de cette assemblée. Il avait sur la tête un bonnet de coton roussâtre. Comme il était sans cravate, son cou, rouge de froid et ridé, se dessinait nettement au-dessus du collet pelé de sa vieille robe de chambre. Sa figure fatiguée offrait l'expression à demi stupide que donne la préoccupation. Sa bouche, pareille à celle de tous ceux qui travaillent, s'était ramassée comme une bourse dont on a serré les cordons. Son front contracté semblait supporter le fardeau de toutes les confidences qui lui étaient faites?: il sentait, analysait et jugeait. Attentif autant qu'un prêteur à la petite semaine, ses yeux quittaient ses livres et ses renseignements pour pénétrer jusqu'au for intérieur des individus qu'il examinait avec la rapidité de vision par laquelle les avares expriment leurs inquiétudes. Debout derrière son maître, prêt à exécuter ses ordres, Lavienne faisait sans doute la police et accueillait les nouveaux venus en les encourageant contre leur propre honte. Quand le médecin parut, il se fit un mouvement sur les bancs. Lavienne tourna la tête et fut étrangement surpris de voir Bianchon.
L'interdiction d'Honoré de Balzac
Les proscrits d'Honoré de Balzac
Les proscrits d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études philosophiques. Seizième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : achevant ces paroles, Jacqueline et le sergent, qui n’avait pas perdu un coup de dent, rentrèrent au logis. Tirechair, en homme vieilli dans les ruses de son métier, feignit de prendre l’inconnue pour une véritable ouvrière ; mais cette indifférence apparente laissait percer la crainte d’un courtisan qui respecte un royal incognito. En ce moment, six heures sonnèrent au clocher de Saint-Denis-du-Pas, petite église qui se trouvait entre Notre-Dame et le port Saint-Landry, la première cathédrale bâtie à Paris, au lieu même où saint Denis a été mis sur le gril, disent les chroniques. Aussitôt l’heure vola de cloche en cloche par toute la Cité. Tout à coup des cris confus s’élevèrent sur la rive gauche de la Seine, derrière Notre-Dame, à l’endroit où fourmillaient les écoles de l’Université. A ce signal, le vieil hôte de Jacqueline se remua dans sa chambre. Le sergent, sa femme et l’inconnue entendirent ouvrir et fermer brusquement une porte, et le pas lourd de l’étranger retentit sur les marches de l’escalier intérieur. Les soupçons du sergent donnaient à l’apparition de ce personnage un si haut intérêt, que les visages de Jacqueline et du sergent offrirent tout à coup une expression bizarre dont fut saisie la dame. Rapportant, comme toutes les personnes qui aiment, l’effroi du couple à son protégé, l’inconnue attendit avec une sorte d’inquiétude l’événement qu’annonçait la peur de ses prétendus maîtres.
Les proscrits d'Honoré de Balzac
La vendetta d'Honoré de Balzac
La vendetta d'Honoré de Balzac
A l'insu de tous, le peintre Servin cache, dans le débarras de son atelier, un bel officier de la Garde impériale blessé à Waterloo et recherché par la police pour avoir aidé Napoléon à reprendre le pouvoir pendant les Cent Jours. Or l'élève favorite du peintre, la talentueuse Ginevra Piombo, ne tarde pas à découvrir le proscrit et tombe aussitôt amoureuse de lui. Hélas, ce que Ginevra ne sait pas, c'est que ce joli Corse est le dernier survivant de la famille Porta. Et, de mémoire de Corse, les Porta et les Piombo se sont toujours entretués...
La vendetta d'Honoré de Balzac
La messe de l'athee d'Honoré de Balzac
La messe de l'athee d'Honoré de Balzac
Pourquoi le célèbre chirurgien Desplein, qui se dit athée, fait-il célébrer une messe quatre fois par an en l’église Saint-Sulpice ? On rencontre dans cette nouvelle le docteur Bianchon, familier de La Comédie humaine, présenté ici à ses débuts, alors qu’il est étudiant… « Desplein n’était pas dans le doute, il affirmait. Son athéisme pur et franc ressemblait à celui de beaucoup de savants, les meilleurs gens du monde, mais invinciblement athées, athées comme les gens religieux n’admettent pas qu’il puisse y avoir d’athées. [...] »
La messe de l'athee d'Honoré de Balzac
La grenadiere d'Honoré de Balzac
La grenadiere d'Honoré de Balzac
1832. La Comédie humaine - Études de moeurs. Premier livre, Scènes de la vie privée - Tome II. Deuxième volume de l'édition Furne 1842. La Grenadière est une ravissante et vieille maison en bord de Loire, à proximité de Tours. Madame Willemsens vient de la louer. Elle y vit retirée avec ses deux fils et sa dame de compagnie. On ne sait rien d'elle. Seuls les précepteurs de ses fils peuvent fréquenter la maison, ils parlent de cette famille avec admiration, évoquant son bonheur simple. Un soir de Juin, madame Willemsens révèle à un de ses fils qu'elle est gravement malade. Elle se désespère de les laisser prochainement seuls, sans père...
La grenadiere d'Honoré de Balzac
La grande breteche d'Honoré de Balzac
La grande breteche d'Honoré de Balzac
La Grande Bretèche est une nouvelle de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac. D'abord publiée en 1831 dans les Contes bruns, elle est associée à une autre nouvelle, Le Message, puis dissociée de celui-ci pour être rattachée en 1842 à une grande nouvelle : Autre étude de femme, qui est elle-même un puzzle de nouvelles et de récits.
La grande breteche d'Honoré de Balzac
La derniere incarnation de vautrin d'Honoré de Balzac
La derniere incarnation de vautrin d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Tome XVIII - Houssiaux, 1855. Extrait : Le crime et la folie ont quelque similitude. Voir les prisonniers de la Conciergerie au préau, ou voir des fous dans le jardin d'une maison de santé, c'est une même chose. Les uns et les autres se promènent en s'évitant, se jettent des regards au moins singuliers, atroces, selon leurs pensées du moment, jamais gais ni sérieux; car ils se connaissent ou ils se craignent. L'attente d'une condamnation, les remords, les anxiétés donnent aux promeneurs du préau l'air inquiet et hagard des fous. Les criminels consommés ont seuls une assurance qui ressemble à la tranquillité d'une vie honnête, à la sincérité d'une conscience pure.
La derniere incarnation de vautrin d'Honoré de Balzac
La cousine Bette d'Honoré de Balzac
La cousine Bette d'Honoré de Balzac
La Cousine Bette est le récit d’une vengeance implacable, celle d’une vieille fille, Lisbeth Fischer, qui travaille à la destruction systématique d’une famille – sa famille. Le poison de jalousie et de haine qu’elle distille répand autour d’elle son venin mortifère ; la toile arachnéenne qu’elle tisse empiège ceux qui ont ouvert la boîte de Pandore de ses passions contrariées. Nul ne sortira indemne de ce thriller réaliste, pas même le lecteur de Balzac, plongé dans un monde gangrené par la bassesse humaine et le pouvoir de l’argent. «La Cousine Bette prendra place à côté de mes grandes œuvres,» prophétisait Balzac en 1846. La postérité lui donne raison : premier volet du diptyque des Parents pauvres, ce récit noir de jais est l’une des cimes de la création romanesque du XIXe siècle. 2 t. vert
La cousine Bette d'Honoré de Balzac
Gobseck d'Honoré de Balzac
Gobseck d'Honoré de Balzac
Découvrez Gobseck, le chef-d'oeuvre de Balzac publié pour la première fois en 1830, dans notre collection « Les grands classiques de la littérature française ». Vous en avez assez de lire les classiques en édition poche et de vous abîmer les yeux ? Grâce à notre travail éditorial, vous découvrirez ce roman dans une édition grand format, vous permettant ainsi de profiter d'une expérience de lecture unique, bien différente de la lecture en édition poche à laquelle vous êtes habituée pour la lecture des classiques.
Gobseck d'Honoré de Balzac