Extrait : Le pauvre Saint-Ismier dut s'enfuir de la terre près d'Orléans, comme il s'était enfui de Rouen, c'est-à-dire que le gentilhomme son ami étant venu le joindre à la chasse, où il était de l'autre côté de la Loire, pour lui communiquer la terrible lettre qu'il recevait, le chevalier, après l'avoir embrassé tendrement, s'approcha du fleuve dans l'espoir de trouver quelque petit bateau; il eut le bonheur de voir près du bord un pêcheur qui, monté dans la plus exiguë des nacelles, retirait son filet. Il appela cet homme: «Je suis poursuivi par mes créanciers ; il y aura un demi-louis pour toi, si tu rames toute la nuit. Il faudra me déposer près de ma maison à une demi-lieue avant Blois.» Saint-Ismier suivit la Loire jusqu'à øøø, faisant le tour des villes à pied pendant la nuit, et le jour se faisant conduire par quelque petit bateau de pêcheur. Il ne fut rejoint par son domestique et ses chevaux qu'à øøø, petit village voisin de øøø.
Libre de droits
Le chevalier de Saint-Ismier de Stendhal
Le juif de Stendhal
Le narrateur : Filippo Ebreo, y résume ses malheurs depuis le décès de son père jusqu'à son retour sur le sol italien, où, rentrer de France, il se retrouve aussi pauvre que le jour où il a quitté son pays natal ...
Extrait : Enfin, je la rencontrai ; elle rejeta mes propos galants avec horreur. Mais j'étais le plus joli garçon de Venise. Dans la conversation, je lui dis que depuis trois mois je me privais de vin pour économiser la valeur d'un de mes colliers, et pouvoir le lui offrir.
Elle ne répondit pas, mais me consulta sur le malheur qui lui était survenu depuis qu'elle ne m'avait vu. Ses frères se réunissaient pour rogner les espèces d'or qu'ils pouvaient se procurer. (Ils plongeaient les sequins et les napoléons dans un bain d'eau-forte.)
Le fourrier avait été mis en prison, et de peur d?inspirer des soupçons, celui qui était garçon de caisse chez le pagatore ne voulait faire aucune démarche en sa faveur. Stella ne me demandait pas d'aller à la citadelle ; de mon côté je ne prononçai pas ce nom, mais je la priai de m'attendre le lendemain soir...
Le rose et le vert de Stendhal
Ce fut vers la fin de 183* que le général major comte von Landek revint à Koenigsberg sa patrie ; depuis bien des années il était employé dans la diplomatie prussienne. En ce moment, il arrivait de Paris. C’était un assez bon homme qui autrefois, à la guerre, avait montré de la bravoure ; maintenant il avait peur à peu près constamment ; il craignait de n’être pas possesseur de tout l’esprit que communément l’on croit nécessaire au rôle d’ambassadeur, – M. de Talleyrand a gâté le métier, – et de plus il s’imaginait faire preuve d’esprit en parlant sans cesse. Le général von Landek avait un second moyen de se distinguer, c’était le patriotisme ; par exemple, il devenait rouge de colère toutes les fois qu’il rencontrait le souvenir d’Iéna. Dernièrement, à son retour à Koenigsberg, il avait fait un détour de plus de trente lieues pour éviter Breslau, petite ville où un corps d’armée prussien avait mis bas les armes devant quelques détachements de l’armée française, jadis, à l’époque d’Iéna.
Mina de Vanghel de Stendhal
Extrait : Mina fut très malheureuse. Les succès que lui avaient valu ses grands yeux bleus si doux et son air si distingué diminuèrent rapidement quand on apprit à la cour qu'elle avait des idées qui contrariaient celles de son altesse sérénissime.
Plus d'une année se passa de la sorte; Mina désespérait d'obtenir la permission indispensable. Elle forma le projet de se déguiser en homme et de passer en Angleterre, où elle comptait vivre en vendant ses diamants.
Madame de Vanghel s'aperçut avec une sorte de terreur que Mina se livrait à de singuliers essais pour altérer la couleur de sa peau. Bientôt après, elle sut que Mina avait fait faire des habits d'homme.
Philibert Lescale de Stendhal
Son père lui avait dit: «Fais ce que tu voudras, peu m'importe: je serai mort quand tu feras des sottises. Tu as deux frères, je laisserai ma fortune au moins bête des trois, et aux deux autres cent louis de rente.»
Philibert avait remporté tous les prix au collège ; le fait est qu'en sortant il ne savait rien. Depuis il a été trois ans hussard et a fait deux voyages en Amérique. A l'époque du dernier, il se prétendait amoureux d'une seconde chanteuse qui me semble une coquine fieffée, très propre à porter son amant à faire des dettes, puis des faux, et plus tard même quelque joli petit crime conduisant droit en cour d'assises ; ce que je dis au père.
Souvenirs d'un gentilhomme italien de Stendhal
Extrait : Les États de l’Église, commencèrent à répandre le bruit que l'on voyait les statues en bois du Christ et de la Vierge ouvrir les yeux ; la crédulité populaire accueillit avec confiance ce pieux mensonge ; on fit des processions ; on illumina la ville, et tous les fidèles s'empressèrent d'aller porter leurs offrandes à l'église.
Mon oncle, curieux de voir lui-même le miracle dont on faisait tant de bruit, forma une procession de tous les gens de sa maison, se mit à leur tête en habit de deuil et un crucifix à la main, et je l'accompagnai en portant une torche allumée.
Nous avions tous les pieds nus, dans la ferme persuasion que plus nous témoignerions d'humilité, plus la Vierge et son fils prendraient pitié de nous et seraient disposés à nous montrer leurs yeux ouverts.
Anna Karénine Vol 02 de Léon Tolstoï
Résumé : Russie, 1880. Anna Karénine, est une jeune femme de la haute société de Saint-Pétersbourg. Elle est mariée à Alexis Karénine un haut fonctionnaire de l'administration impériale, un personnage austère et orgueilleux. Ils ont un garçon de huit ans, Serge. Anna se rend à Moscou chez son frère Stiva Oblonski. En descendant du train, elle croise le comte Vronski, venu à la rencontre de sa mère. Elle tombe amoureuse de Vronski, cet officier brillant, mais frivole. Ce n'est tout d''abord qu'un éclair, et la joie de retrouver son mari et son fils lui font croire que ce sera un vertige sans lendemain. Mais lors d'un voyage en train, quand Vronski la rejoint et lui déclare son amour, Anna réalise que la frayeur mêlée de bonheur qu'elle ressent à cet instant va changer son existence. Anna lutte contre cette passion. Elle finit pourtant par s'abandonner avec un bonheur coupable au courant qui la porte vers ce jeune officier. Puis Anna tombe enceinte. Se sentant coupable et profondément déprimée par sa faute, elle décide d'avouer son infidélité à son mari... Cette magnifique et tragique histoire d'amour s'inscrit dans un vaste tableau de la société russe contemporaine. En parallèle, Tolstoï brosse le portrait de deux autres couples : Kitty et Lévine, Daria et Oblonski . Il y évoque les différentes facettes de l'émancipation de la femme, et dresse un tableau critique de la Russie de la fin du XIXe siècle.
En route de Joris-Karl Huysmans
Dans ce roman autobiographique, l'auteur conte l'histoire d'un écrivain et de son retour à la religion catholique.
Admirateur du Moyen Âge, des cathédrales, de la peinture religieuse ancienne, le héros séjourne dans un couvent pour tenter de résoudre son drame de conscience. Roman de conversion, - et la conversion des artistes, de Claudel à Péguy ou Ghéon, au tournant du siècle est un phénomène de société -, celle-ci échoue. Roman de la vie spirituelle, de l'église et du couvent, il ouvre une voie originale, où triompheront Mauriac et Bernanos.
Enfin, c'est, comme À Rebours, une grande rêverie narcissique, un monologue intérieur où luttent l'imaginaire érotique et la prière, l'esthétisme et l'ascétisme. Comme l'a dit l'auteur lui-même, il est tombé "comme un aérolithe".
Là-bas de Joris-Karl Huysmans
«Le mal d'âmes», comme disait Mallarmé, à la fin du siècle, et «le bizarre attardement, au Paris actuel, de la démonialité». Gilles de Rais mène le bal par l'intermédiaire d'un historien, Durtal, assoiffé de surnaturel et dont l'initiation sera faite par l'épouse hystérique et perverse d'un grand écrivain catholique. Messes noires et invocations sataniques s'ensuivent, qu'organise un prêtre excommunié, le chanoine Docre, qui s'est fait tracer sur la plante des pieds l'image de la croix afin de pouvoir la piétiner constamment et dont les plus innocents plaisirs sont de nourrir des souris blanches avec des hosties consacrées. Dans ce monde du sabbat et du blasphème, la raison ne survit que réfugiée dans une tour de Saint-Sulpice, où la femme du sonneur de cloches mitonne à l'intention de rares rescapés de divins pot-au-feu.
La cathedrale de Joris-Karl Huysmans
Tous les matins, Durtal savoure le moment délicieux où les ténèbres de la forêt tiède l'accueillent au sortir de la place que balaie l'âpre vent de Beauce.
Cette forêt symbolique aux troncs séculaires, fabuleux arbres blancs dont la cime se perd dans l'ombre que n'éclaire aucune étoile, c'est la Cathédrale. Durtal est venu s'installer à Chartres sur les instances de son ami l'abbé Gévresin. N'aura-t-il pas là toute la paix qu'il cherche pour travailler à ses monographies religieuses?
Ses méditations sur l'architecture. ses conversations avec Gévresin et la pieuse Mine Bavoil, l'ambiance même de Chartres l'amènent à vaincre ses doutes et son appréhension de la vie claustrale. Se fera-t-il oblat? Il part pour Solesmes.
Quête de la foi qui fut aussi celle de J.-K Huysmans, dont cette oeuvre traduit les préoccupations mystiques et la profonde érudition dans le domaine de l'art gothique et roman.
Un dilemme de Joris-Karl Huysmans
"Dans la salle à manger meublée d'un poêle en faïence, des chaises cannées à pieds tors, d'un buffet en vieux chêne, fabriqué à Paris, rue du Faubourg Saint-Antoine, et contenant, derrière les vitres de ses panneaux, des réchauds en ruolz, des flûtes à champagne, tout un service de porcelaine blanche, liseré d'or, dont on ne se servait du reste jamais; sous une photographie de Monsieur Thiers, mal éclairée par une suspension qui rabattait la clarté sur la nappe, Me Le Ponsart et M. Lambois plièrent leur serviette, se désignèrent d'un coup d'œil la bonne qui apportait le café et se turent."
Marthe et autres nouvelles de Joris-Karl Huysmans
En 1876, Huysmans publie son premier roman, d'inspiration ouvertement naturaliste, Marthe, histoire d'une fille, qui a pour thème la vie et les déboires d'une jeune parisienne contrainte par une société cupide et sans scrupules à aller jusqu'à se prostituer pour survivre. Craignant la censure qui sévit alors en France, Huysmans fit d'abord éditer ce roman à Bruxelles. Extrait : - Bête, la petite, très bête, supérieurement bête, ah ! mais oui ! prendre un amant c'est bien s'il est riche ; mieux vaut sans cela garder le vieux museau de Ginginet -- pas beau, c'est vrai -- Ginginet -- pas jeune, c'est encore vrai, -- mais artiste lui ! artiste ! et elle lui préfère un greluchon qui fait des vers ! un métier de crève-la-faim ! c'est clair, comme ma voix -- pas ce soir par exemple -- je suis rogomme comme tout -- ça me rappelle tout ça la chanson que je chantais à Amboise quand j'étais premier ténor au Grand Théâtre, ma gloire passée, quoi ! -- la chanson de « ma femme et de mon parapluie ». Étaient-ils bêtes, au reste, ces couplets ! comme si une poupée et un landau à baleines c'était pas la même chose ! tous les deux se retournent et vous lâchent quand il fait mauvais ! Eh ! Bourdeau, écoute donc, je te disais que j'étais un père pour elle, un père noble qui la laissait battre de l'?il devant les jeunes gens riches, mais devant des pauvres, devant des raffalés comme ça, pouah ! zut ! raca !
Le drageoir aux épices de Joris-Karl Huysmans
Ce recueil d’une vingtaine de textes brefs est la première œuvre de J.K. Huysmans. Il s’agit de courtes nouvelles ou de poèmes en prose à la manière de Baudelaire et d’Aloysius Bertrand, mais d’une inspiration différente : ils peignent des scènes populaires tantôt sordides, tantôt touchantes, dans la veine réaliste, ou expriment un hommage de l’auteur à des artistes qu’il admire, en particulier les peintres flamands.
Les soeurs Vatard de Joris-Karl Huysmans
Préface de Éléonore REVERZY
« C'est un peu lâche de style, trop barbouillé de couleurs, et sans faits extraordinaires ni poignants. La sauce ravigote pour faire avaler ce poisson est fournie par le cynisme ».
(Huysmans à Zola)
Les Sœurs Vatard est-il un roman naturaliste ? Autant que Marthe, cette Histoire d'une fille parue en 1876, plus qu'En Ménage et À Vau-l'eau, Les Sœurs Vatard affiche d'emblée son appartenance à cette « littérature putride » que Louis Ulbach dénonçait en 1868 à la lecture de Germinie Lacerteux, paru en 1865, et de Thérèse Raquin, paru deux ans plus tard.
C'est à Zola que le jeune Huysmans dédie d'ailleurs son second roman, dont le titre et le sujet ressortissent bien d'une topique naturaliste : un patronyme aux sonorités déplaisantes et populacières, un milieu, celui des ateliers de brochure parisiens, une intrigue - qui n'en est pas une - centrée sur les amours de deux sœurs. L'auteur de L'Assommoir ne manque pas de reconnaître ce fils comme sien, par un article qu'il consacre au roman à sa parution et qu'il reprend en 1880 dans Le Roman expérimental.
Les Sœurs Vatard est bien d'abord un acte d'allégeance au maître et une preuve de la fidélité du disciple au modèle proposé par Zola. Huysmans a consacré quatre articles à L'Assommoir en 1877 dans L'Actualité, journal bruxellois, et le roman de 1879 est évidemment lié à cet autre roman de la vie ouvrière, à cette « simple vie de Gervaise Macquart » - avec laquelle Vatard assonne, comme Colombel, l'ami d'Anatole, rappelle le père Colombe. C'est aussi une place que cherche alors l'écrivain dans le champ littéraire, alors dominé par la littérature naturaliste, et les lettres qu'il adresse à Théodore Hannon, avec lequel il vient de se lier, font ainsi état d'un « groupe », d'une « bande de jeunes » qui veulent « faire vivant et vrai à n'importe quel prix » et que Paris commence à entendre.
Proclamation esthétique et stratégie d'un romancier qui veut se faire un nom : la collaboration aux Soirées de Médan, l'année qui suit les Sœurs Vatard, le confirmera.
Il n'en demeure pas moins que c'est aussi, secrètement, sous le patronage d'Edmond de Goncourt que se place alors Huysmans. Il le dira crûment à Henry Céard des années plus tard, à propos de Marthe, ce « vieux ovaire de jeunesse, fécondé par un spermatozoïde égaré des Goncourt». De même qu'il est toujours sous l'influence de Baudelaire, auquel rendait hommage son Drageoir aux épices, et la combinaison du modèle de l'écriture artiste et de celui du « paysage parisien » ou du « petit poème en prose » est constamment perceptible dans Les Sœurs Vatard. Dès lors, ce roman, à la croisée de ces différents chemins, est également une œuvre critique, qui prépare l'éloignement qu'exprimera À Rebours. Roman de l'artiste, comme le sera En Ménage où le peintre se doublera d'un écrivain, Les Sœurs Vatard formule un art poétique, certes hésitant, encore en devenir, une sorte de work in progress.
C'est en tâtonnant que le romancier se livre en effet à l'élaboration d'un roman délibérément naturaliste, tout en s'adonnant avec délectation à la mise en cause de la mimesis dans une écriture burlesque et libre : Les Sœurs Vatard, ce sont des lieux communs mis à nu, c'est un exercice de style virtuose et brillant, c'est une réflexion sur les conventions romanesques. C'est finalement, selon les termes de David Baguley, une mise en cause des « fondements mêmes du projet romanesque du naturalisme zolien»
Clitandre de Pierre Corneille
Je prends avantage de ma témérité ; et quelque défiance que j'aie de Clitandre, je ne puis croire qu'on s'en promette rien de mauvais, après avoir vu la hardiesse que j'ai de vous l'offrir. Il est impossible qu'on s'imagine qu'à des personnes de votre rang, et à des esprits de l'excellence du vôtre, on présente rien qui ne soit de mise, puisqu'il est tout vrai que vous avez un tel dégoût des mauvaises choses, et les savez si nettement démêler d'avec les bonnes, qu'on fait paraître plus de manque de jugement à vous les présenter qu'à les concevoir. Cette vérité est si généralement reconnue, qu'il faudrait n'être pas du monde pour ignorer que votre condition vous relève encore moins par-dessus le reste des hommes que votre esprit, et que les belles parties qui ont accompagné la splendeur de votre naissance n'ont reçu d'elle que ce qui leur était dû : c'est ce qui fait dire aux plus honnêtes gens de notre siècle qu'il semble que le ciel ne vous a fait naître prince qu'afin d'ôter au roi la gloire de choisir votre personne, et d'établir votre grandeur sur la seule reconnais- sance de vos vertus : aussi, MONSEIGNEUR, ces considérations m'auraient intimidé, et ce cavalier n'eût jamais osé vous aller entretenir de ma part, si votre permission ne l'en eût autorisé, et comme assuré que vous l'aviez en quelque sorte d'estime, vu qu'il ne vous était pas tout à fait inconnu. C'est le même qui, par vos commandements, vous fut conter, il y a quelque temps, une partie de ses aventures, autant qu'en pouvaient contenir deux actes de ce poème encore tout informes et qui n'étaient qu'à peine ébauchés. Le malheur ne persécutait point encore son inno- cence, et ses contentements devaient être en un haut degré, puisque l'affection, la promesse et l'autorité de son prince lui rendaient la posses- sion de sa maîtresse presque infaillible ; ses faveurs toutefois ne lui étaient point si chères que celles qu'il recevait de vous ; et jamais il ne se fût plaint de sa prison, s'il y eût trouvé autant de douceur qu'en votre cabinet. Il a couru de grands périls durant sa vie, et n'en court pas de moindres à présent que je tâche à le faire revivre.
La suivante de Pierre Corneille
Voyez comme tous deux ont fui notre rencontre ! - Je vous l'ai déjà dit, et l'effet vous le montre : - Vous perdez Amarante, et cet ami fardé - Se saisit finement d'un bien si mal gardé : - Vous devez vous lasser de tant de patience, - Et votre sûreté n'est qu'en la défiance.
La veuve de Pierre Corneille
Comédie : Alcidon, amoureux de Clarice, veuve d'Alcandre et maîtresse de Philiste, son particulier ami, de peur qu'il ne s'en aperçût, feint d'aimer sa soeur Doris, qui, ne s'abusant point par ses caresses, consent au mariage de Florange, que sa mère lui propose. Ce faux ami, sous un prétexte de se venger de l'affront que lui faisait ce mariage, fait consentir Célidan à enlever Clarice en sa faveur...
Oliver Twist Vol 02 de Charles Dickens
Résumé : Un angélique orphelin échappe aux sévices que les institutions charitables de l'Angleterre victorienne réservent aux enfants abandonnés pour tomber dans les plus fangeux cloaques des bas-fonds londoniens. L'apprentissage précoce du vice et du crime y est de règle pour échapper à la misère et à la faim
L'abime de Charles Dickens
Walter Wilding, riche négociant en vin, mène une vie heureuse auprès de sa mère, à qui il doit sa fortune et sa réussite sociale. A la mort de celle-ci, la découverte d'un terrible secret va bouleverser son existence : il n'est pas son vrai fils ! Rangé par la culpabilité d'avoir usurpé l'identité - et l'héritage - d'un autre, Walter décide de se lancer à la recherche de ce mystérieux double. Mais qui est donc le véritable Walter Wilding ? L'abîme, chef-d'oeuvre encore méconnu signé par deux grands noms de la littérature,conjugue le talent de Charles Dickens pour les ambiances et les personnages à celui de Wilkie Collins, génie des énigmes et du mystère.
Le magasin d'antiquités Vol 02 de Charles Dickens
Résumé : The Old Curiosity Shop raconte l'histoire de Nell Trent, belle et vertueuse jeune fille de « pas tout à fait quatorze ans ». Orpheline, elle vit avec son grand-père maternel, resté sans nom, au milieu du bric-à-brac de son magasin d'antiquités. Son existence est solitaire, presque uniquement consacrée à l'amour du vieillard et aux soins qu'elle lui prodigue ; sans véritable compagne ou compagnon de son âge, son seul ami est Kit, le jeune employé de la boutique à qui elle tente d'enseigner l'écriture.
Les temps difficiles de Charles Dickens
Le roman le plus engagé de Dickens. "Les Temps difficiles", ce sont les débuts de la révolution industrielle qui transforme l'aimable campagne anglaise en un pandémonium d'usines, de canaux, d'installations minières, de fabriques, d'entrepôts, de banlieues misérables où vit à la limite de la survie le prolétariat le plus exploité qui sans doute fût jamais. Sous un ciel de suie, Coketown, la ville du charbon (Manchester en réalité), est d'autant plus l'image de l'enfer que la classe ouvrière n'y est pas encore organisée et qu'elle apparaît ainsi comme la victime toute désignée de politiciens sans scrupules et d'une bourgeoisie, parfois compatissante et troublée dans son confort moral, mais toujours persuadée de la divinité de ses droits. Le roman de Dickens correspond point pour point à l'analyse qu'en ces mêmes années et dans cette même Angleterre, Fr. Engels entreprenait de la naissance du capitalisme moderne.
Les grandes espérances Vol 02 de Charles Dickens
Résumé : Pip, orphelin élevé par une soeur revêche, vit rongé par la honte: celle d''être à la charge de son beau-père, le forgeron Joe Garnery - celle d'avoir aidé, dans les marais, un forçat évadé, Magwitch, et celle ,enfin, de sa pauvreté devant Estella, la pupille de la riche Melle Havisham. Il rêve de devenir digne de la conquérir quand on lui annonce que de grandes espérances lui sont permises grâce à un mystérieux mécène. Il part alors pour Londres où il acquiert le vernis social ,et aussi le snobisme ,du gentilhomme. Tout vacille lorsqu'il apprend que son bienfaiteur n''est autre que Magwitch... Extrait : Et pourtant cet homme était, comme l'autre, habillé tout en gris ; comme l'autre, il avait un fer à la jambe ; comme l''autre, il boitait, il avait froid, il était enroué ; enfin c'était exactement le même homme, si ce n'est qu'il n'avait pas le même visage et qu'il portait un chapeau bas de forme et à larges bords. Je vis tout cela en un moment, car je n'eus qu'un moment pour voir tout cela ; il me lança un gros juron à la tête, puis il voulut me donner un coup de poing ; mais si indécis et si faible qu'il me manqua et faillit lui-même rouler à terre car ce mouvement le fit chanceler ; alors, il s'enfonça dans le brouillard, en trébuchant deux fois et je le perdis de vue.
Les conteurs à la ronde de Charles Dickens
De beaux contes, sous forme de « l'histoire de » : L'histoire du parent pauvre, L'histoire de l'enfant, L'histoire de quelqu'un ou La légende des deux rivières, L'histoire de la vieille Marie bonne d'enfant, L'histoire de l'hôte, L'histoire du grand-père, L'histoire de la femme de journée, L'histoire de l'écolier sourd, Histoire de l'invité, L'histoire de la mère, Le retour de l'émigrant ou Noël après quinze ans d'absence.
David Copperfield Vol 02 de Charles Dickens
Résumé: La vie de David Copperfield est sans histoire jusqu'au jour où sa mère se remarie. Maltraité par son beau-père, envoyé en pension, David commence une lente descente aux enfers. Travaillant à Londres pour survivre, il n'a plus qu'une idée en tête: s'enfuir et retrouver le bonheur perdu... Mais il ne peux compter que sur lui et la providence pour s''en sortir.
Romans inacheves de Guy de Maupassant
Dans La Revue de Paris du 15 novembre 1894 : « Interrompu comme on sait par la maladie et par la mort, Guy de Maupassant a laissé deux romans inachevés : L'Âme étrangère et L'Angélus. Témoignant tous les deux qu'il fut frappé en pleine maîtrise, ils ne peuvent qu'augmenter l'admiration pour son talent et la pitié pour son malheur. Sa famille a bien voulu nous réserver l'honneur de les publier l'un et l'autre ; on nous permettra de lui présenter ici l'hommage de notre gratitude. » Extrait : Robert Mariolle s'éprit d'elle, lui fit sa cour comme à une mondaine, osa des déclarations, écrivit sa tendresse. Connaissant sa fortune, elle le fit attendre un peu, puis céda, l'installant dans un faux adultère comme elle avait installé son autre amant dans un faux bonheur conjugal. Lorsqu'elle fut sûre de se l'être attaché, elle eut des remords et lui déclara qu'elle devait rompre avec l'un ou avec l'autre. S'il voulait d'elle, elle serait à lui. Il fut ravi de ce choix et répondit qu'il la prenait. Alors elle se sépara très habilement, sans histoires et sans brouilles, de celui qui payait ses discrètes faveurs. Sa vie n'en fut point troublée ; les deux hommes même ne se fâchèrent pas, et après un froid de quelques semaines qui les tint éloignés l'un de l'autre, ils se serrèrent de nouveau la main et furent amis comme autrefois
Yvette de Guy de Maupassant
Extrait : -- Une parvenue, une rastaquouère, une drôlesse charmante, sortie on ne sait d'où, apparue un jour, on ne sait comment, dans le monde des aventuriers, et sachant y faire figure. Que nous importe d'ailleurs. On dit que son vrai nom, son nom de fille, car elle est restée fille à tous les titres, sauf au titre innocence, est Octavie Bardin, d'où Obardi, en conservant la première lettre du prénom et en supprimant la dernière du nom. C'est d'ailleurs une aimable femme, dont tu seras inévitablement l'amant, toi, de par ton physique. On n'introduit pas Hercule chez Messaline, sans qu'il se produise quelque chose. J'ajoute cependant que si l'entrée est libre en cette demeure, comme dans les bazars, on n'est pas strictement forcé d'acheter ce qui se débite dans la maison. On y tient l'amour et les cartes, mais on ne vous contraint ni à l'un ni aux autres. La sortie aussi est libre.
Une vie de Guy de Maupassant
À dix-sept ans, radieuse, prête à toutes les joies, à tous les hasards, Jeanne quitte enfin le couvent. Dans le désœuvrement des jours et la solitude des espérances, de toutes ses rênes, le plus impatient est celui de l'amour...
Oh ! Elle en sait des choses sur le frémissement des cœurs, l'élan des âmes. Elle les a si souvent pressentis, espérés, ces bonheurs-là. Aussi, lorsqu'il paraît, le reconnaît-elle sans peine. L'être créé pour elle... Julien ! Le même écho s'éveille en leurs cœurs...
Le mariage scellera leur amour. Mais que suit-elle, lorsque le voile se déchire, des grandes étreintes, des secrets d'alcôves, des désirs d'hommes ? Que sait-elle de l'amour sinon sa poésie ? Alors ils se regardent... Les illusions, à peine écloses, déjà se fanent et bientôt ne sont plus. C'est une vie qui se déroule...
Toine de Guy de Maupassant
Joyeux drille, amateur d'eau-de-vie et de bonne chère, le cabaretier Toine est cloué au lit par une attaque de paralysie. Sa femme, qui ne supporte pas son inactivité, l'oblige à couver des œufs !
Pour avoir cédé une fois aux appétits de la chair, Rose, une fille de ferme besogneuse, paraît condamnée jusqu'à la fin de ses jours à porter sa maternité comme un fardeau.
Le père Amable, lui, a épargné toute sa vie. Aussi, foi d'honnête homme, son fils ne dilapidera pas ses économies en épousant une fille déjà mère ! Maupassant nous livre six contes et nouvelles de Normandie, tour à tour drôles, émouvants et cruels.
Sur l'eau de Guy de Maupassant
Sur l’eau est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant, parue en 1876.
C’est le récit d’une singulière aventure, arrivé à un canotier de la scène en rentrant chez lui, après avoir dîné chez un ami.
Il s’arrête pour fumer une pipe lorsqu’il tressaille, à cause d’un étrange mouvement sur son voilier qui le fait ballotter comme au milieu d’une tempête. Il décide de tirer son encre et de s’en aller, mais quelque chose au fond de la rivière, l’en empêche.
Caché par un brouillard opaque et subit, un coup sec le fit soubreter et ils se sent de nouveau étrangement agité. Un malaise horrible, puis un frisson d’épouvante le fait râler de peur qui, grandissante, devient une véritable terreur. Il crie au secours inutilement. Pour se donner du courage il boit du rhum et reste longtemps immobile au fond du bateau. Enfin, quand il peut enfin se mettre debout, le brouillard a disparu et un spectacle extraordinaire de la nature le tranquillise.
Pierre et Jean de Guy de Maupassant
Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d'une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret. Le quatrième roman de Maupassant (1850-1893), publié en 1888, est sans doute le meilleur. Le récit, qui tient à la fois de l'étude naturaliste et de l'analyse psychologique, s'appuie sur une intrigue, simple et forte. Dans sa célèbre préface, l'auteur développe une théorie qui préfigure la modernité romanesque : il s'agit moins de reproduire le réel que de donner l'illusion.