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L'elixir de longue vie d'Honoré de Balzac
L'elixir de longue vie d'Honoré de Balzac
Dans un palais de Ferrare, le jeune Don Juan et le prince de la maison d'Este sont réunis pour un festin accompagné de sept jeunes et jolies courtisanes. Les jeunes gens discutent et Don Juan se plaint à sa compagnie de la longévité de son père, Bartholoméo Belvidéro, un richissime nonagénaire qui lui a toujours permis de vivre dans un grand luxe et sans jamais rien lui interdire. Lorsqu’on les interrompt pour prévenir le jeune homme que le vieillard est mourant, Don Juan se rend au chevet de son père qui lui révèle alors qu’il est en possession d’une fiole contenant un liquide qui permettra de le ressusciter. Pour cela, il nécessite cependant l’aide de son fils qui doit le frictionner tout entier après sa mort. Devant le cadavre de son père, Don Juan ne parvient pas à se soumettre à la dernière volonté de son père. De ce fait, les servants commencent l’embaumement du corps. Le soir venu, Don Juan se décide à imbiber d’élixir l’œil de son père qui reprend aussitôt vie. Stupéfait par l’action de ce mystérieux liquide, Don Juan décide de crever l’œil de son père, commettant ainsi un parricide. Pour ne pas éveiller de soupçons, il enterre son père avec tout le faste permis et fait poser une statue majestueuse sur la tombe du défunt. Don Juan devient richissime et véritablement puissant ; il peut donc librement s’abandonner aux plaisirs de la vie et à la conquête des plus hautes sociétés. Il acquiert une grande popularité auprès de la société mondaine et même du pape ; il conservera toute sa vie la fiole pour assurer sa propre résurrection. Quand il devient, à son tour, un homme vieux et vulnérable, il se retire dans un château non loin de la ville de San Lucar et épouse une jeune Andalouse dévouée et gracieuse, du nom de Done Elvire. Tout l’inverse de son père, le fils de Don Juan, Philippe Belvidéro, est vertueux et pieux, et Done Elvire et lui prennent soin du vieillard jusqu’à son dernier jour, non pas par amour pour sa personne mais pour gagner un maximum d’argent. Don Juan, sentant la mort approcher, fait appeler son fils et lui demande, à son tour, la même faveur que son père des années auparavant, mais sans pour autant lui révéler les vertus du contenu de la fiole. Philippe exécute les instructions de son père et donne peu à peu vie à son visage puis à son bras droit avec lequel il étrangle le jeune homme qui lâche la fiole, laissant s’échapper le précieux liquide. En quelques instants, une foule s’amasse autour du corps du vieillard qui a récupéré son visage de jeune homme. Tous les ecclésiastiques et autres témoins prennent la décision de canoniser Don Juan. Lors de son enterrement, Don Juan prononce des injures blasphématoires et la tête du vieillard tue un abbé en se détachant du corps.
L'elixir de longue vie d'Honoré de Balzac
L'illustre Gaudissart d'Honoré de Balzac
L'illustre Gaudissart d'Honoré de Balzac
HONORÉ DE BALZAC (1799-1850), est le fils de Bernard-François Balssa, secrétaire au Conseil du roi, directeur des vivres, adjoint au maire et administrateur de l’hospice de Tours, et d'Anne-Charlotte-Laure Sallambier, issue d'une famille de passementiers du Marais. Bernard-François Balssa transforma le nom originel de la famille en Balzac, par une démarche faite à Paris entre 1771 et 1783. Balzac est l´auteur d´une grande série de 91 romans interconnectés et coordonnés, intitulée «Comédie humaine », écrite entre 1827 et 1847. Dans la préface de 1842, Balzac utilise pour la première fois ce titre et manifeste son dessein de livrer une représentation globale de la société française des dernières années du XVIIIème siècle et de la première moitié du XIXème. L´écrivain réclame pour ce travail la méthode scientifique susceptible de lui donner ordre et rigueur, précision et portée intellectuelle. Selon ce projet, les romans sont classifiés en trois grands axes : Études de mœurs (la catégorie la plus large, comprenant plusieurs aspects : la vie privée, la vie provinciale, Paris, des matières militaires et politiques), Études philosophiques et Études analytiques. Dans la « Comédie humaine » sont recensés plus de deux mille caractères, parmi lesquels surnage le génie criminel Vautrin ou le préteur Gobseck, apparaissant, comme les autres, à différents niveaux de leur carrière. Balzac est intéressé par le surnaturel, particulièrement dans les Études philosophiques, par le fonctionnement des passions, le rôle de l´argent dans la formation de l´individu et des relations sociales, déterminant l´effet de l´environnement ou de l´énergie et l´ambition. « Le cousin Pons » (1847). Le roman présente deux centres d´intérêt ; d´une part, le personnage principal lui-même, un anachronisme qui vit en constant décalage par rapport à son temps et dont le narrateur s´amuse à dresser la caricature ; d´autre part, l´avidité démesurée d´une certaine couche de la société qui d´ailleurs ne manque pas de moyens, mais dont toute leur vie est fondée sur une seule valeur : l´argent.
L'illustre Gaudissart d'Honoré de Balzac
La paix du menage d'Honoré de Balzac
La paix du menage d'Honoré de Balzac
Le bal est donné chez le comte de Gondreville avec un étalage de luxe au milieu duquel une inconnue en robe bleue, discrète et timide, tranche avec l’arrogance et la frénésie du paraître qui règne dans ce lieu. Intrigués par cette jolie personne, le comte de Montcornet et le baron de la Roche-Hugon se livre à un jeu de pari : lequel des deux réussira à séduire cette merveilleuse personne qui est précisément la femme du comte de Soulanges. Des intrigues amoureuses se nouent par ailleurs, se défont ici, se renouent là. La densité d’écriture ramène presque à une pièce de théâtre. C’est d’ailleurs bien à un théâtre que ressemble ce bal masqué où chacun joue à paraître ce qu’il n’est pas.
La paix du menage d'Honoré de Balzac
La muse du departement d'Honoré de Balzac
La muse du departement d'Honoré de Balzac
L’action commence à Sancerre, ville de province où s’aventure un Parisien : le journaliste Lousteau qui va y faire des ravages. Là, le fils d’un ancien fermier général (Jean-Anastase-Polydore Milaud de la Baudraye) à la fois ambitieux et contrefait, cherche à se faire une réputation sur son territoire. Ayant déjà assez de fortune, il lui manque la gloire locale que peut apporter une belle femme et un salon recherché. Il la trouve en la personne de Dinah Piédefer, machiavélique au point d’avoir percé l’ambition de La Baudraye. En épousant l’homme, elle lui ouvre les portes du monde avec un salon qui rayonne sur la province entière.
La muse du departement d'Honoré de Balzac
La maison Nucingen d'Honoré de Balzac
La maison Nucingen d'Honoré de Balzac
La Maison Nucingen est l'histoire d'une faillite truquée qui procure à son auteur une des premières fortunes de Paris. Qu'est-ce qui rapproche ces deux textes, a priori si dissemblables ? L'argent, ou plus exactement l'action en Bourse. On spécule, on se ruine, on s'enrichit, grâce à la Bourse. Le lecteur se croit transporté dans un temps beaucoup plus proche, car les règles du jeu ne sont pas très différentes.
La maison Nucingen d'Honoré de Balzac
Ferragus d'Honoré de Balzac
Ferragus d'Honoré de Balzac
Une femme, généreuse et belle comme un ange, soupçonnée d'adultère ; un jeune officier qui se lance dans la plus vaine et maladroite des enquêtes ; un agent de change égaré dans les affres de la passion ; une somme d'argent qu'on n'explique pas ; une société secrète (les Dévorants) dont les membres entendent exercer l'absolutisme de leur bon plaisir ; des duels, des assassinats, des suicides ; une évocation de Vidocq ; le tout sur un fond de ville monstre - Paris - gigantesque théâtre des fièvres de la Restauration : tout Balzac est déjà dans Ferragus qui apparaît comme l'une des étapes essentielles du grand œuvre, l'un des romans fondateurs de ce qui deviendra La Comédie humaine.
Ferragus d'Honoré de Balzac
L'interdiction d'Honoré de Balzac
L'interdiction d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième livre, Scènes de la vie parisienne - Tome II. Dixième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Le magistrat n'était pas le personnage le moins pittoresque au milieu de cette assemblée. Il avait sur la tête un bonnet de coton roussâtre. Comme il était sans cravate, son cou, rouge de froid et ridé, se dessinait nettement au-dessus du collet pelé de sa vieille robe de chambre. Sa figure fatiguée offrait l'expression à demi stupide que donne la préoccupation. Sa bouche, pareille à celle de tous ceux qui travaillent, s'était ramassée comme une bourse dont on a serré les cordons. Son front contracté semblait supporter le fardeau de toutes les confidences qui lui étaient faites?: il sentait, analysait et jugeait. Attentif autant qu'un prêteur à la petite semaine, ses yeux quittaient ses livres et ses renseignements pour pénétrer jusqu'au for intérieur des individus qu'il examinait avec la rapidité de vision par laquelle les avares expriment leurs inquiétudes. Debout derrière son maître, prêt à exécuter ses ordres, Lavienne faisait sans doute la police et accueillait les nouveaux venus en les encourageant contre leur propre honte. Quand le médecin parut, il se fit un mouvement sur les bancs. Lavienne tourna la tête et fut étrangement surpris de voir Bianchon.
L'interdiction d'Honoré de Balzac
La messe de l'athee d'Honoré de Balzac
La messe de l'athee d'Honoré de Balzac
Pourquoi le célèbre chirurgien Desplein, qui se dit athée, fait-il célébrer une messe quatre fois par an en l’église Saint-Sulpice ? On rencontre dans cette nouvelle le docteur Bianchon, familier de La Comédie humaine, présenté ici à ses débuts, alors qu’il est étudiant… « Desplein n’était pas dans le doute, il affirmait. Son athéisme pur et franc ressemblait à celui de beaucoup de savants, les meilleurs gens du monde, mais invinciblement athées, athées comme les gens religieux n’admettent pas qu’il puisse y avoir d’athées. [...] »
La messe de l'athee d'Honoré de Balzac
La derniere incarnation de vautrin d'Honoré de Balzac
La derniere incarnation de vautrin d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Tome XVIII - Houssiaux, 1855. Extrait : Le crime et la folie ont quelque similitude. Voir les prisonniers de la Conciergerie au préau, ou voir des fous dans le jardin d'une maison de santé, c'est une même chose. Les uns et les autres se promènent en s'évitant, se jettent des regards au moins singuliers, atroces, selon leurs pensées du moment, jamais gais ni sérieux; car ils se connaissent ou ils se craignent. L'attente d'une condamnation, les remords, les anxiétés donnent aux promeneurs du préau l'air inquiet et hagard des fous. Les criminels consommés ont seuls une assurance qui ressemble à la tranquillité d'une vie honnête, à la sincérité d'une conscience pure.
La derniere incarnation de vautrin d'Honoré de Balzac
Un grand homme de province à Paris d'Honoré de Balzac
Un grand homme de province à Paris d'Honoré de Balzac
"Ni Lucien, ni madame de Bargeton, ni Gentil, ni Albertine, la femme de chambre, ne parlèrent jamais des événements de ce voyage ; mais il est à croire que la présence continuelle des gens le rendit fort maussade pour un amoureux qui s’attendait à tous les plaisirs d’un enlèvement. Lucien, qui allait en poste pour la première fois de sa vie, fut très-ébahi de voir semer sur la route d’Angoulême à Paris presque toute la somme qu’il destinait à sa vie d’une année. Comme les hommes qui unissent les grâces de l’enfance à la force du talent, il eut le tort d’exprimer ses naïfs étonnements à l’aspect des choses nouvelles pour lui. Un homme doit bien étudier une femme avant de lui laisser voir ses émotions et ses pensées comme elles se produisent. Une maîtresse aussi tendre que grande sourit aux enfantillages et les comprend ; mais pour peu qu’elle ait de la vanité, elle ne pardonne pas à son amant de s’être montré enfant, vain ou petit. Beaucoup de femmes portent une si grande exagération dans leur culte, qu’elles veulent toujours trouver un dieu dans leur idole ; tandis que celles qui aiment un homme pour lui-même avant de l’aimer pour elles, adorent ses petitesses autant que ses grandeurs. Lucien n’avait pas encore deviné que chez madame de Bargeton l’amour était greffé sur l’orgueil. Il eut le tort de ne pas s’expliquer certains sourires qui échappèrent à Louise durant ce voyage, quand, au lieu de les contenir, il se laissait aller à ses gentillesses de jeune rat sorti de son trou."
Un grand homme de province à Paris d'Honoré de Balzac
Un episode sous la terreur d'Honoré de Balzac
Un episode sous la terreur d'Honoré de Balzac
Un épisode sous la Terreur est une nouvelle d'Honoré de Balzac, parue en 1842 dans le Livre des Salons, sous le titre Une messe en 1793. En 1845, le texte prend son titre définitif aux éditions Chlendowski. Dans l'édition Furne de 1846 de la Comédie humaine, elle figure dans les Scènes de la vie politique avec un dédicace à Monsieur Guyonnet-Merville, avoué chez lequel Balzac avait fait son apprentissage de droit.
Un episode sous la terreur d'Honoré de Balzac
Pierre Grassou d'Honoré de Balzac
Pierre Grassou d'Honoré de Balzac
Dans le Paris de la première moitié du XIXe siècle, un jeune peintre, plutôt doué, choisit la voie d'un art commercial et rentable, plutôt que de vivre la bohème créatrice de ses amis artistes. L'occasion pour Balzac de jeter un regard plein d'humour sur la bourgeoisie parvenue et de s'interroger sur le statut de l'art à son époque. Pierre Grassou est-il un artiste digne de ce nom ? Un texte qui ouvre sur l'histoire des arts : la représentation de l'artiste au XIXe.
Pierre Grassou d'Honoré de Balzac
Petites misères de la vie conjugale d'Honoré de Balzac
Petites misères de la vie conjugale d'Honoré de Balzac
Balzac, presque en vacances, se promène en observateur amusé dans l’intimité des couples : dans cette suite de saynètes sur la vie conjugale, comparables aux caricatures de Daumier, il porte à son apogée le genre des « physiologies » (petits livres, généralement illustrés, qui proposent des études de mœurs traitées avec légèreté et humour). Ici, quand Balzac décrit un tapis, il se contente d’un coup de plume : « le fond est en velours bleu, noir ou rouge, la couleur est, comme vous le verrez, parfaitement indifférente. » Car l’essentiel est de saisir sur le vif quelque chose de pittoresque, qui montre les petites mesquineries et les grandes déceptions du mariage bourgeois – tout en gardant toujours un rire généreux. C’est ainsi que Balzac met en scène deux types humains : d’un côté, Adolphe, l’homme bourgeois, se signale par une aridité mentale désespérante ; de l’autre, la femme (Caroline) est réduite à être l’un des « plus jolis joujoux que l’industrie sociale ait inventés ». Ensemble, les jeunes époux vont suivre pas à pas le chemin qui mène de la promesse de bonheur… aux « misères » du mariage. Car entre eux, les époux ne cessent jamais de faire l’expérience de l’incompréhension. Balzac, lui, se contente de les trahir à chaque page, et l’équivoque du narrateur (à défaut d’impartialité) lui permet de pouvoir délicieusement compter les points dans la guerre des sexes.
Petites misères de la vie conjugale d'Honoré de Balzac
Où menent les mauvais chemins d'Honoré de Balzac
Où menent les mauvais chemins d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième et quatrième livres, Scènes de la vie parisienne et scènes de la vie politique - Tome XII (sic, erreur pour le tome IV). Douzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Outre les avocats sans cause qui balayent cette salle avec leurs robes et qui nomment les grands avocats par leurs noms de baptême, à la manière des grands seigneurs entre eux, pour faire croire qu'ils appartiennent à l'aristocratie de l'Ordre ; on voit souvent de patients jeunes gens, à la dévotion des avoués, faisant le pied de grue à propos d'une seule cause retenue en dernier et susceptible d'être plaidée si les avocats des causes retenues en premier se faisaient attendre. Ce serait une peinture curieuse que celle des différences entre chacune des robes noires qui se promènent dans cette immense salle trois par trois, quelquefois quatre à quatre, en produisant par leurs causeries l'immense bourdonnement qui retentit dans cette salle, si bien nommée, car la marche use les avocats autant que les prodigalités de la parole ; mais elle trouvera place dans l'Étude destinée à peindre les avocats de Paris.
Où menent les mauvais chemins d'Honoré de Balzac
Le message d'Honoré de Balzac
Le message d'Honoré de Balzac
L'histoire est celle de deux voyageurs qui prennent la diligence de Paris à Moulins en voyageant sur l'impériale. Les deux hommes sympathisent et parlent, comme deux jeunes gens pudiques et naïfs, de leur maîtresse plus âgée, rivalisant d'histoires sur leur dévouement à ces dernières et sur le caractère aimable de celle qu'ils adorent. Mais la diligence se renverse, écrasant l'un des deux. On ne connait pas son nom ni celui du narrateur qui raconte l'histoire à la première personne. Avant de mourir, l'accidenté charge son compagnon de remplir une mission : porter la correspondance du mort à sa maîtresse nommée Juliette.
Le message d'Honoré de Balzac
Le cabinet des antiques d'Honoré de Balzac
Le cabinet des antiques d'Honoré de Balzac
Le Cabinet des Antiques (1838) désigne le milieu de cette vieille noblesse de province, ruinée par la Révolution et oubliée par les Bourbons restaurés. Le marquis d'Esgrignon, sa sœur et ses amis incarnent ce groupe social. Hélas ! le fils du marquis, parti pour Paris, y mène joyeuse vie, s'y ruine, commet un faux, risque le bagne. Balzac excelle à peindre ces classes sociales pathétiques et dépassées, ces parents détruits par leurs enfants, le caractère impitoyable des temps nouveaux où le nom, la tradition ne sont plus rien, mais où l'argent est tout. Au tableau s'ajoute l'intrigue romanesque. Les frasques d'un jeune homme, sa perte, son salut, c'est un roman d'aventures, c'est aussi le thème des Illusions perdues.
Le cabinet des antiques d'Honoré de Balzac
Les secrets de la princesse de cadignan dHonoré de Balzac
Les secrets de la princesse de cadignan dHonoré de Balzac
Retirée du monde à trente-six ans, en 1833 la princesse de Cadignan (Diane de Maufrigneuse avant la mort de son beau-père) est littéralement une croqueuse de fortunes et d’hommes. La liste de ses amants est interminable. Elle les a d’ailleurs réunis en album qu’elle présente à son amie la marquise d’Espard, seule personne avec laquelle elle a des relations. Dans un accès de confidence, les deux femmes s’avouent mutuellement n’avoir jamais rencontré un amour véritable, celui qui conviendrait à leur « innocence » fondamentale. La marquise d’Espard propose alors à la princesse de lui faire rencontrer un phénomène : Daniel d'Arthez justement. D’Arthez est maintenant baron, il a hérité d’une fortune familiale qui pourrait le pousser à la prodigalité. Mais l’écrivain est resté aussi sérieux et frugal qu’il l’était à l’époque de sa grande misère, il continue de travailler à ses écrits, et il est l’objet d’amicales railleries de la part de Rastignac et Maxime de Trailles car il vit avec une femme vulgaire qu’il ne respecte pas. D’Arthez ne sait rien de l’amour raffiné des grandes dames, et pourtant il lui serait facile de séduire. Mais il y a en lui une timidité qui l’arrête. La princesse de Cadignan va donc entreprendre de séduire ce cœur pur en le noyant dans une avalanche de mensonges (ses secrets), d’où il ressort qu’elle a été victime de sa mère qui lui a fait épouser son amant, qu'elle a aimé des hommes qui n'étaient pas dignes d'elle. Bientôt séduit, subjugué, et pris dans les filets de la princesse pour laquelle Michel Chrestien, ami de d’Arthez, mourait littéralement d’amour, l’écrivain éprouve une passion sans bornes pour cette femme si habile. Le génie de la princesse consiste à réécrire sa vie, à présenter une version nouvelle de sa vie. Authentique romancière femme brillante, femme de trente ans elle va présenter à d'Arthez un mensonge vrai qui ne peut que convaincre l'artiste, le romancier qu'il est. L'enjeu est de taille : la princesse aime d'Arthez. Et pourtant c'est elle qui envoie en toute connaissance de cause son amant à un souper organisé par ses meilleurs amis dont l'intention évidente est d'éclairer le naïf artiste. D'Arthez va pourtant défendre à la face du monde ce "dom Juan femelle" et reviendra vers elle, l'ayant magistralement défendue. L'argumentation de D'Arthez frappe par sa justesse, il n'est pas un naïf : il révèle une princesse, femme libre et courageuse qu'il aime en dépit des codes moraux étroits de son temps : ses personnages réalisent alors un fantasme balzacien, celui du couple de la grande dame et de l'artiste. Ce dénouement explique la pirouette de la dernière phrase : Est-ce un dénouement ? Oui pour les gens d’esprit ; non pour ceux qui veulent tout savoir. On a vu là une allusion aux amours de Cordélia de Castellane avec Chateaubriand (D’Arthez est aussi homme d’État1)
Les secrets de la princesse de cadignan dHonoré de Balzac
Les paysans d'Honoré de Balzac
Les paysans d'Honoré de Balzac
- Comment, depuis trente ans que le père Rigou vous suce la moelle de vos os, vous n'avez pas core vu que les bourgeois seront pires que les seigneurs ?... Les bourgeois et le gouvernement, c'est tout un ! Quéqu'ils deviendraient si nous étions tous riches ?... Laboureraient-ils leurs champs, feraient-ils la moisson ? Il leur faut des malheureux !... - Faut tout de même chasser avec eux, répondit Tonsard, puisqu'ils veulent allotir les grandes terres... Et après, nous nous retournerons contre les Rigou... - Vous avez raison, répondit Fourchon. Comme dit le père Niseron, qu'est resté républicain après tout le monde, le Peuple a la vie dure, il ne meurt pas, il a le temps pour lui !...
Les paysans d'Honoré de Balzac
Les employes ou la femme superieure d'Honoré de Balzac
Les employes ou la femme superieure d'Honoré de Balzac
Les fonctionnaires sont une invention de l'Empire développée par le XIXe siècle et l'époque contemporaine, et le roman de Balzac étudie la naissance de ces «armées bureaucratiques» qui vont envahir la France, de ce «pouvoir gigantesque mis en mouvement par des nains» qui sera la Bureaucratie moderne. Les «employés» de Balzac sont déjà les ronds-de-cuir de Courteline mais ils agitent aussi des problèmes qui sont encore ceux de leurs collègues d'aujourd'hui : décentralisation, justice ou non de l'impôt indirect, bien-fondé des nationalisations, extension du service public, etc. Construit autour d'une intrigue administrative (À qui la place?), le livre est un roman à clefs qui met en scène certaines des vedettes politiques de l'époque et l'on y verra comment les exploits de la «bande noire» sont à l'origine de quelques-unes des plus augustes fortunes industrielles de la France contemporaine.
Les employes ou la femme superieure d'Honoré de Balzac
La duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac
La duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac
Mais que dissimule la coquetterie glacée de cette aristocratique Célimène ? Et par quel étrange sortilège l'incandescente passion d'Armand de Montriveau va-t-elle à son tour la consumer ? Comme tout vrai chef-d'œuvre, ce "roman noir" - primitivement intitulé " Ne touchez pas à la hache " - est pour partie une autobiographie sublimée, c'est-à-dire le contraire d'un roman à clefs. "Moi seul sais ce qu'il y a d'horrible dans La Duchesse de Langeais," confiait Balzac à l'un de ses proches. C'est pourquoi l'œuvre conserve, depuis plus d'un siècle et demi, son mystère et sa force de séduction.
La duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac
Gambara d'Honoré de Balzac
Gambara d'Honoré de Balzac
Gambara est un conte paru en mai 1837 dans La Gazette musicale, revue dirigée par Maurice Schlesinger, qui fournit à Flaubert le modèle du mari de Mme Arnoux dans L’Education sentimentale. C’est la transposition, dans le domaine musical, du phénomène d’illusion que Balzac avait montré chez le vieux Frenhofer dans Le Chef-d’œuvre inconnu. René Guise présente en ces termes le parallélisme entre les deux œuvres : « Il s’agit, dans les deux cas, d’un artiste génial et fantasque, capable de commentaires critiques, savant et judicieux sur l’œuvre d’autrui, capable aussi d’exécuter remarquablement, mais qui, lorsqu’il s’agit de l’œuvre dont il rêve et qu’il porte en lui trop longtemps, n’aboutit qu’à un échec. » Naturellement, à l’origine, on retrouve Hoffmann : dans ce cas, il s’agit de Salvator Rosa où figure un vieillard maniaque, qui s’enivre comme Gambara, mais qui alors, au lieu de retrouver son bon sens dans l’ivresse, y puise l’illusion qui lui fait prendre ses cacophonies pour de magnifiques opéras. Et, naturellement aussi, on trouve dans Gambara des théories sur la musique qui correspondent aux théories de maître Frenhofer sur la peinture et des analyses d’opéras qui sont l’équivalent des critiques de Frenhofer sur les tableaux de Porbus.
Gambara d'Honoré de Balzac
Facino cane d'Honoré de Balzac
Facino cane d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième livre, Scènes de la vie parisienne - Tome II. Dixième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Lorsque, entre onze heures et minuit, je rencontrais un ouvrier et sa femme revenant ensemble de l'Ambigu-Comique, je m'amusais à les suivre depuis le boulevard du Pont-aux-Choux jusqu'au boulevard Beaumarchais. Ces braves gens parlaient d'abord de la pièce qu'ils avaient vue?; de fil en aiguille, ils arrivaient à leurs affaires?; la mère tirait son enfant par la main, sans écouter ni ses plaintes ni ses demandes?; les deux époux comptaient l'argent qui leur serait payé le lendemain, ils le dépensaient de vingt manières différentes. C'était alors des détails de ménage, des doléances sur le prix excessif des pommes de terre, ou sur la longueur de l'hiver et le renchérissement des mottes, des représentations énergiques sur ce qui était dû au boulanger?; enfin des discussions qui s'envenimaient, et où chacun d'eux déployait son caractère en mots pittoresques. En entendant ces gens, je pouvais épouser leur vie, je me sentais leurs guenilles sur le dos, je marchais les pieds dans leurs souliers percés?; leurs désirs, leurs besoins, tout passait dans mon âme, ou mon âme passait dans la leur. C'était le rêve d'un homme éveillé. Je m'échauffais avec eux contre les chefs d'atelier qui les tyrannisaient, ou contre les mauvaises pratiques qui les faisaient revenir plusieurs fois sans les payer. Quitter ses habitudes, devenir un autre que soi par l'ivresse des facultés morales, et jouer ce jeu à volonté, telle était ma distraction. A quoi dois-je ce don?? Est-ce une seconde vue?? est-ce une de ces qualités dont l'abus mènerait à la folie?? Je n'ai jamais recherché les causes de cette puissance?; je la possède et m'en sers, voilà tout. Sachez seulement que, dès ce temps, j'avais décomposé les éléments de cette masse hétérogène nommée le peuple, que je l'avais analysée de manière à pouvoir évaluer ses qualités bonnes ou mauvaises. Je savais déjà de quelle utilité pourrait être ce faubourg, ce séminaire de révolutions qui renferme des héros, des inventeurs, des savants pratiques, des coquins, des scélérats, des vertus et des vices, tous comprimés par la misère, étouffés par la nécessité, noyés dans le vin, usés par les liqueurs fortes. Vous ne sauriez imaginer combien d'aventures perdues, combien de drames oubliés dans cette ville de douleur?! Combien d'horribles et belles choses?! L'imagination n'atteindra jamais au vrai qui s'y cache et que personne ne peut aller découvrir?; il faut descendre trop bas pour trouver ces admirables scènes ou tragiques ou comiques, chefs-d'ouvre enfantés par le hasard. Je ne sais comment j'ai si long-temps gardé sans la dire l'histoire que je vais vous raconter, elle fait partie de ces récits curieux restés dans le sac d'où la mémoire les tire capricieusement comme des numéros de loterie?: j'en ai bien d'autres, aussi singuliers que celui-ci, également enfouis?; mais ils auront leur tour, croyez-le.
Facino cane d'Honoré de Balzac
Une tenebreuse affaire d'Honoré de Balzac
Une tenebreuse affaire d'Honoré de Balzac
Dans Une ténébreuse affaire, l'un des volumes les moins connus de la Comédie humaine, Balzac utilise un fait divers - l'enlèvement mystérieux, sous le Premier Empire, d'un sénateur averti du complot ourdi par Fouché contre Napoléon Bonaparte - pour écrire un livre où il met son talent romanesque au service d'une intrigue politique et policière. Les personnages historiques semblent en effet tirer ici toute leur substance de créatures de papier aussi présentes que Michu, le fidèle d'entre les fidèles, ou que l'intrépide Laurence de Cinq-Cygne, également amoureuse de l'un et de l'autre de ses cousins jumeaux. Sur ces rapports du récit avec l'histoire, l'imaginaire et le réel, Baptiste-Marrey livre dans sa lecture les réflexions d'un écrivain contemporain soucieux de souligner l'importance de ce texte, qui passe pour l'un des ouvrages fondateurs du roman policier en France.
Une tenebreuse affaire d'Honoré de Balzac
Splendeurs et miseres des courtisanes d'Honoré de Balzac
Splendeurs et miseres des courtisanes d'Honoré de Balzac
Février 1824. Une ancienne courtisane, Esther Gobseck, se rend au bal masqué de l’Opéra en compagnie de Lucien de Rubempré, dont elle s’est éprise. En dépit de son déguisement, elle est reconnue et moquée ; désespérée, elle tente de se donner la mort quand l’abbé Carlos Herrera survient et la sauve. Comme Lucien, elle est désormais sous sa coupe, et, quand le banquier Nucingen tombe amoureux d’elle, l’abbé ne la lui cédera qu’en échange d’un million pour permettre au jeune homme un prestigieux mariage. Parues de 1838 à 1847, les quatre parties que rassemble "Splendeurs et misères des courtisanes" sont la suite d’"Illusions perdues", dont le romancier n’a pas encore achevé la rédaction lorsqu’il entame l’histoire d’Esther. La puissante figure d’Herrera, qui va redevenir Vautrin, incarne le mal aussi bien que l’amour total, et c’est de sa présence envoûtante que procède l’unité du livre.
Splendeurs et miseres des courtisanes d'Honoré de Balzac
Illusions perdues d'Honoré de Balzac
Illusions perdues d'Honoré de Balzac
À Angoulême, David Séchard, un jeune poète idéaliste, embauche dans son imprimerie un ami de collège, Lucien Chardon, qui prendra bientôt le nom de sa mère, Rubempré. Poète lui aussi, il bénéficie d'une sorte de gloire locale et fréquente le salon de Louise de Bargeton, dont il tombe bientôt amoureux, et avec qui il part pour Paris. Voilà bientôt Lucien lancé dans le monde des lettres et la haute société, mais si Paris est la ville des « gens supérieurs », ce sera également pour lui celle des désillusions.
Illusions perdues d'Honoré de Balzac
Les proscrits d'Honoré de Balzac
Les proscrits d'Honoré de Balzac
La Comédie humaine - Études philosophiques. Seizième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : achevant ces paroles, Jacqueline et le sergent, qui n’avait pas perdu un coup de dent, rentrèrent au logis. Tirechair, en homme vieilli dans les ruses de son métier, feignit de prendre l’inconnue pour une véritable ouvrière ; mais cette indifférence apparente laissait percer la crainte d’un courtisan qui respecte un royal incognito. En ce moment, six heures sonnèrent au clocher de Saint-Denis-du-Pas, petite église qui se trouvait entre Notre-Dame et le port Saint-Landry, la première cathédrale bâtie à Paris, au lieu même où saint Denis a été mis sur le gril, disent les chroniques. Aussitôt l’heure vola de cloche en cloche par toute la Cité. Tout à coup des cris confus s’élevèrent sur la rive gauche de la Seine, derrière Notre-Dame, à l’endroit où fourmillaient les écoles de l’Université. A ce signal, le vieil hôte de Jacqueline se remua dans sa chambre. Le sergent, sa femme et l’inconnue entendirent ouvrir et fermer brusquement une porte, et le pas lourd de l’étranger retentit sur les marches de l’escalier intérieur. Les soupçons du sergent donnaient à l’apparition de ce personnage un si haut intérêt, que les visages de Jacqueline et du sergent offrirent tout à coup une expression bizarre dont fut saisie la dame. Rapportant, comme toutes les personnes qui aiment, l’effroi du couple à son protégé, l’inconnue attendit avec une sorte d’inquiétude l’événement qu’annonçait la peur de ses prétendus maîtres.
Les proscrits d'Honoré de Balzac
La vendetta d'Honoré de Balzac
La vendetta d'Honoré de Balzac
A l'insu de tous, le peintre Servin cache, dans le débarras de son atelier, un bel officier de la Garde impériale blessé à Waterloo et recherché par la police pour avoir aidé Napoléon à reprendre le pouvoir pendant les Cent Jours. Or l'élève favorite du peintre, la talentueuse Ginevra Piombo, ne tarde pas à découvrir le proscrit et tombe aussitôt amoureuse de lui. Hélas, ce que Ginevra ne sait pas, c'est que ce joli Corse est le dernier survivant de la famille Porta. Et, de mémoire de Corse, les Porta et les Piombo se sont toujours entretués...
La vendetta d'Honoré de Balzac
La grenadiere d'Honoré de Balzac
La grenadiere d'Honoré de Balzac
1832. La Comédie humaine - Études de moeurs. Premier livre, Scènes de la vie privée - Tome II. Deuxième volume de l'édition Furne 1842. La Grenadière est une ravissante et vieille maison en bord de Loire, à proximité de Tours. Madame Willemsens vient de la louer. Elle y vit retirée avec ses deux fils et sa dame de compagnie. On ne sait rien d'elle. Seuls les précepteurs de ses fils peuvent fréquenter la maison, ils parlent de cette famille avec admiration, évoquant son bonheur simple. Un soir de Juin, madame Willemsens révèle à un de ses fils qu'elle est gravement malade. Elle se désespère de les laisser prochainement seuls, sans père...
La grenadiere d'Honoré de Balzac
La grande breteche d'Honoré de Balzac
La grande breteche d'Honoré de Balzac
La Grande Bretèche est une nouvelle de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac. D'abord publiée en 1831 dans les Contes bruns, elle est associée à une autre nouvelle, Le Message, puis dissociée de celui-ci pour être rattachée en 1842 à une grande nouvelle : Autre étude de femme, qui est elle-même un puzzle de nouvelles et de récits.
La grande breteche d'Honoré de Balzac
Eugénie Grandet de Honoré de Balzac
Eugénie Grandet de Honoré de Balzac
Extrait : Un grand jeune homme blond, pâle et frêle, ayant d'assez bonnes façons, timide en apparence, mais qui venait de dépenser à Paris, où il était allé faire son Droit, huit ou dix mille francs en sus de sa pension, s'avança vers Eugénie, l'embrassa sur les deux joues, et lui offrit une boîte à ouvrage dont tous les ustensiles étaient en vermeil, véritable marchandise de pacotille, malgré l';écusson sur lequel un E. G. gothique assez bien gravé pouvait faire croire à une façon très-soignée. En l'ouvrant, Eugénie eut une de ces joies inespérées et complètes qui font rougir, tressaillir, trembler d'aise les jeunes filles. Elle tourna les yeux sur son père, comme pour savoir s'il lui était permis d’accepter, et monsieur Grandet dit un « Prends, ma fille ! » dont l’accent eût illustré un acteur. Les trois Cruchot restèrent stupéfaits en voyant le regard joyeux et animé lancé sur Adolphe des Grassins par l'héritière à qui de semblables richesses parurent inouïes. Monsieur des Grassins offrit à Grandet une prise de tabac, en saisit une, secoua les grains tombés sur le ruban de la Légion-d'Honneur attaché à la boutonnière de son habit bleu, puis il regarda les Cruchot d'un air qui semblait dire : ― Parez-moi cette botte-là ? Madame des Grassins jeta les yeux sur les bocaux bleus où étaient les bouquets des Cruchot, en cherchant leurs cadeaux avec la bonne foi jouée d'une femme moqueuse.
Eugénie Grandet de Honoré de Balzac