Enseignante-chercheuse en informatique, elle refuse d'utiliser ChatGPT car les impacts sociaux-environnementaux du numérique sont déjà préoccupants sans l'IA, et que l'IA vient d'acteurs économiques très concentrés, avec un projet politique qu'elle rejette.
Une IA alternative, éthique, souveraine, etc. ne l'intéresse pas plus : elle normaliserait les autres IAs, ne serait pas forcément privilégiée sur elle, et ne règle pas le fait qu'on a peut-être juste pas besoin des LLM dans l'absolu.
À supposer qu'il y ait des usages utiles, ils ne valent pas le coup. 1) Il n'y aura pas de gain de temps, juste une réallocation du temps à autre chose, pas forcément mieux : le numérique actuel nous le montre déjà. 2) L'usage comme démarreur de texte revient à plagier sans le vouloir, tout en donnant ses idées créatives (financées par le public) à ChatGPT.
Enfin 3) automatiser les tâches répétitives "peu intéressantes" change la structure des métiers. En remplaçant les juniors par des robots, on empêche l'apparition de professionnels seniors. L'évolution du métier de traducteur (où c'est déjà le cas) montre que ça rend le métier pénible, sans réel gain de temps.